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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 12:50
La promesse de l'aube

« Avec l’amour maternel, la vie nous a fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais » de Romain Gary

Première séance de cinéma en cette nouvelle année 2018, avec mon amie Claire et sa fille, en vacances dans notre région. À l’unanimité nous avons choisi « La promesse de l’aube ». Comédie dramatique de Éric Barbier avec Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney.

Je connaissais la vie de Romain Gary ayant pratiquement tout lu de lui. J’avais adoré son pied de nez au prix Goncourt en le recevant une deuxième fois sous le pseudonyme de son cousin Émile Ajar. Je le cite dans mes modestes écrits : « Au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable »… Il n’avait jamais craint de dépasser les limites de l’absurde, il relevait les défis comme les pêcheurs leurs filets, ne se contentant pas de publier sous son nom qui commençait à être connu. La pêche était toujours excellente, scandaleuse parfois mais riche toujours.  Ticket gagnant ! Donc il me tardait de voir cette deuxième réalisation racontant « le duel amoureux » mère/fils… Plus elle le provoquait plus il se dépassait.

Au-delà du jeu époustouflant de Charlotte, méconnaissable dans ce rôle et ressemblant à sa mère Jane Birkin à s’y méprendre, ce qui laisse augurer de son physique dans les années à venir… De ce destin hors normes de Romain Gary que l’amour maternel guidera tout au long de son existence… De son amour filial porté au paroxysme au point de vivre sa vie par « vengeance » (venger sa mère), par « fidélité » (fidèle à celle à qui il avait tout promis), je m’interroge…

Plusieurs questions se profilent au portillon de mes questionnements. Une mère peut-elle à ce point exiger de son enfant un chemin qui n’existait que dans ses délires… Et quels délires ! « Tu seras diplomate, écrivain, grand officier… ». Elle le harcelait, le brutalisait, le sermonnait, l’embrassait, l’aimait tout à la fois.

Et lui, tout au long de sa vie, était à ses ordres, ses désidérata, se pliait à ses exigences comme s’il y allait de sa survie… De leur survie à eux deux… Il aimait « la femme » écrivait-il, et non « les femmes »… La femme, à travers la femme de sa vie, sa mère.

Sa présence obsédante, de jour comme de nuit, le protégeait de près comme de loin. Cette mère il l’aimait de toutes es forces… de toute sa vie. Et de sa vie à elle, qu’elle avait réduite à la réussite de son enfant, ayant été abandonnée par son mari. Ce père dont Romain Gary ne parlait jamais (jouait-il inconsciemment le rôle de remplaçant) ? Alors Amour de substitution ? Amour par procuration ? Amour fusionnel exacerbé ?

Cela aurait pu tourner au gâchis, cela fut une très belle réussite. Et l’Amour dans tout ça ? Je m’interroge encore...

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