Un après-midi avec Mia Chiara
Claire c’est ma mère, ma sœur, mon amie, mon âme, mon ange, mon double, mon tout.
Comme deux gamines qui s’offrent une grande récréation, nous voilà causant à bâtons rompus dans le petit coin café du cinéma.
Le cinéma Le Lido à St Raphaël est tout neuf. À l’étage, en plein milieu il y a un havre de tentations : pop-corns, bonbons, sucreries diverses et variées, glaces, boissons et café.
Donc avec mon café et sa bouteille d’eau, nous nous sommes installées dans un petit coin « bonheur » pour tout nous raconter. Nous disposons d’une heure avant le film.
Nous nous « mailons » régulièrement mais rien ne vaut ce verbiage avec nos cœurs légers comme deux pinsons et nos yeux qui pétillent.
Et on piplette ! Et elle veut tout savoir, pour être heureuse pour moi. Raconte me dit-elle ! Elle me conseille en grande sœur. Elle est d’une vitalité à couper le souffle. Tout l’intéresse, tout la réjouit, tout la rend belle ! La beauté de l’âme ! Elle est d’une intelligence rare et d’une finesse d’esprit hors du commun. Et des points communs nous nous en trouvons tous les jours davantage car davantage nous nous rencontrons et davantage nous nous comprenons, nous nous complétons.
Claire je l’ai connue au cours d’anglais, où elle officiait bénévolement, à mon arrivée à St Raphaël. Je ne connaissais personne et je l’écoutais nous parler, nous corriger, nous expliquer. Je l’admirais et je la respectais. Loin de moi l’idée qu’un jour nous en serions là !
Aujourd’hui nous allons voir « Renoir ». Le choix du film s’est imposé de lui-même. Nous avons les mêmes goûts littéraires et artistiques. J’ai oublié de vous dire qu’elle anime également un Club de lecture et qu’elle me corrige tous mes livres. C’est tout ça Claire ! C’est Mia Chiara !
Renoir, je ne peux pas vous le raconter. Renoir c’est beau comme une nuit étoilée un soir d’été, comme un feu d’artifice un quatorze juillet, comme une page de vies qui se raconte avec poésie et justesse. Renoir c’est la lumière, les couleurs, les dialogues, la musique, les chansons, l’amour, la tristesse, la destinée. La réalisation est magistrale. Les acteurs d’une beauté et d’un jeu parfait, les voix sont chaudes, craquantes. Tout ça pêle-mêle, dans l’ordre et dans le désordre. Auguste et Jean Renoir « Tel père, tel fils », ou « bon sang ne saurait mentir » ! Et Michel Bouquet la grande classe !
À la fin du film, nous sommes restées assises quelques minutes à nous regarder, muettes. C’était magique.
Dehors il faisait déjà nuit, nos maris nous attendaient à la sortie et à nous voir aussi rayonnantes, la question « alors c’était bien » était superflue. Ils ont regretté quand même de ne pas avoir été de la fête.