Hier j'ai passé mon samedi en dédicaces à la fête du livre de Gréasque.
Gréasque est un village de trois mille habitants, situé entre Aix, Marseille et Aubagne. À une demi-heure des plages de
Cassis, la Ciotat et Marseille.
Gréasque est une ancienne bourgade minière. On peut y visiter le musée de la mine, faire quelques parcours de santé et des
promenades à pieds, en VTT ou à cheval. Un village paisible, haut en couleurs.
Dans une région privilégiée comme les Bouches du Rhône, je ne vous parlerai ni du soleil qui nous a mordu les joues lors de
l'anchoïade copieusement arrosée de pastis au moment de l'apéritif, ni du brouhaha amplifié par la bonne humeur des auteurs régionaux, réunis autour d'un bon verre de vin le temps d’un
déjeuner printanier. Tous les ingrédients étaient réunis pour vivre un moment très convivial.
La cerise sur le gâteau était le programme : "Contes et musiques à la carte". La fête avait commencé quelques jours plus
tôt, dans les écoles. Nous étions entourés d'enfants heureux de montrer à leurs parents les beaux dessins faits en classe et affichés sur un panneau au fond de la salle de dédicaces. En face, des
parents émus et attentifs à leurs chers petits. Une illustratrice et un illustrateur dédicaçaient les nombreux livres achetés, d'un dessin souhaité par chaque petite frimousse rougissante mais
déterminée
"Moi je veux une princesse", "moi je veux un clown", "moi je veux des fleurs" ...
Et grâce à chaque vœu formulé, on pouvait aisément deviner les attentes de l’enfant, ce qui le faisait rêver, ce qui animait
ses yeux d’une brillance particulière. Les mamans n’étaient pas en reste, on sentait qu’elles retombaient en enfance, peut-être une enfance différente, pas aussi facile. On veut toujours offrir
plus à notre progéniture. On imaginait aisément les images qui défilaient dans leur regard, le temps d’un rêve qu’elles voulaient rattraper et c’était toujours elles qui
gardaient le livre bien serré sous le bras en repartant.
Ce n'est pas plus compliqué que ça. Le bonheur dans sa plus simple expression.
Ce qui m’a le plus touchée : une institutrice est restée un bon moment à bavarder avec moi (ne cherchez pas qui était la
plus bavarde des deux, lorsque je parle de mes livres je suis intarissable). Elle a saisi mon roman autobiographique « Retourne de là où tu viens », qui parle de la magie et hélas des
dérives d’Internet, en a lu quelques passages et les yeux humides, m’a raconté, encore toute retournée, le suicide d’un enfant de sa classe à cause d’Internet. Elle a acheté le livre pour en
discuter avec ses élèves, - je suis persuadée que cela va leur faire du bien, m’a-t-elle dit -.
Des parents aimants, des instituteurs préoccupés par le salut de leurs élèves et des auteurs heureux de s’être déplacés pour
communiquer.
Merci à l’organisatrice et aux bénévoles, toujours aussi souriantes et efficaces.
Une bien belle journée de printemps !