Chaque jour apporte son lot de mauvaises surprises, de comportements indignes d'un bout de la chaîne à l'autre.
Du fils, partir en vacances, abandonner sa vieille maman sans s'acquitter de la somme lui permettant d'avoir un toit, ne le lui
offrant pas lui-même !
Au personnel sensé secourir les personnes âgées, qui l'expulse pour une sordide question d'argent, au mépris des lois humaines et des
lois tout court !
J'ai envie de la prendre dans mes bras et de lui chanter une "chanson douce". Je crie ma colère contre cette société imbécile :
Mettre au monde des enfants
Les aimer, les bercer, les élever.
Miracle chaque jour renouvelé.
Sabrée à quatre vingt quatorze ans !
Elle a quatre vingt quatorze ans
Elle est seule, triste et sans dents
Sinon elle mordrait et grincerait
Contre sa survie déshonorée.
En silence et sans une plainte
S’est laissée emmenée, contrainte
D’un rejet à l’autre toujours
Sans amour et sans recours
Elle a quatre vingt quatorze ans
Et se croyait à l’abri des méchants
Un soir, sans autre forme de procès
Dans un hôpital s’est retrouvée.
Oubliée, isolée et esseulée
Rejetée, trahie et désespérée
À son triste sort fut abandonnée
Car elle n’avait pas de monnaie.
Comme on ficelle son chat à un arbre,
Comme on largue son chien en pleine forêt,
Comme on jette une brosse à dents, usée
On meurtrit sa maman d’un coup de sabre.
Le même qui fera sauter les bouteilles de champagne,
Le même qui fera courir à ses enfants les campagnes,
Le même qui criera au scandale d’un tel forfait,
Le même, qui la récupère pour mieux la rejeter.